D’où viennent les douleurs de règles, et les solutions naturelles pour les atténuer
crédit photo : Sydney Sims sur Unsplash
Les dysménorrhées, qui signifient littéralement « difficulté dans l’écoulement mensuel », sont traduites plus communément par « douleurs de règles ».
Selon une étude Ifop de 2021, une femme sur 2 souffre pendant ses menstruations.
Nous distinguons les dysménorrhées primaires et les dysménorrhées secondaires.
Dans le cas des dysménorrhées primaires, les douleurs apparaissent à la puberté alors que les douleurs des dysménorrhées secondaires peuvent apparaître à un autre moment de la vie de la femme. Dans le cas de ces dernières, il faudra investiguer pour savoir si les douleurs sont dues à des troubles gynécologiques. Il est important de se faire suivre par un gynécologue pour en diagnostiquer la cause (endométriose, infection pelvienne, fibrome, polype utérin…). Si les dysménorrhées s’accompagnent de fièvre, de pertes vaginales, de saignements entre les règles ou de règles très abondantes (ménorragie), de migraine ou malaise, il sera également recommandé de consulter un médecin.
Il est important de noter que les douleurs de règles fortes ne sont pas caractéristiques d’un trouble gynécologique. Les premières douleurs de règles à la puberté ne devraient pas inquiéter tout de suite. Elles sont le signe que le cycle se met en place et cela peut prendre du temps, jusqu’à deux ans environ.
Je propose cet article pour aller plus loin, comprendre pourquoi nous avons mal pendant les règles de façon physiologique et de façon plus subtile, psycho-émotionnelle. Il s’agit là du point de vue naturopathique, selon lequel un symptôme ou une maladie, est un moyen d’expression du corps qui tente de retrouver son équilibre. Alors, à la manière d’Hippocrate, partir à la recherche de la cause, de la cause de la cause peut être une véritable piste pour retrouver un équilibre pérenne.
Les raisons physiologiques des douleurs de règles ou dysménorrhées
Les règles correspondent à l’évacuation par le vagin de la muqueuse utérine (l’endomètre) suite à la non-fécondation de l’ovule. Pour rendre cela possible, il faut des contractions utérines plus fortes qu’en temps normal. Et non, cela ne doit pas être douloureux (pas au-delà de deux ans après la puberté comme vu plus haut) !
Ce sont les prostaglandines qui permettent ces contractions utérines. Les prostaglandines, sont des composés lipidiques avec des effets hormonaux. En vulgarisant, ce sont des hormones dérivées d’acides gras (acide arachidonique). Dans l’absolu, les prostaglandines ne sont pas un problème, présentes dans de nombreux organes, c’est leur trop grand nombre qui perturbe les choses. Tout est équilibre.
Les deux fonctions majeures des prostaglandines sont la régulation de l’inflammation et la contraction de l’utérus chez la femme, au moment des menstruations et de l’accouchement.
Des soins en ostéopathie ou réflexologie plantaire peuvent donc mécaniquement aider, et je ne saurais que trop les recommander.
Les Causes en naturopathie, liées à l’alimentation et à l’environnement
Un terrain inflammatoire à rééquilibrer qui cause le déséquilibre
- Un terrain inflammatoire va favoriser la production de prostaglandines pro-inflamatoire. L’inflammation est un processus naturel qui « protège » l’organisme, mais l’inflammation chronique « à bas bruit » crée un déséquilibre. A noter que les prostaglandines sont des dérivés d’acide gras, il sera important de consommer les bons (voir dans le chapitre sur les solutions naturelles à mettre en place).
Une hyperoestrogénie qui entretient le « problème » des douleurs de règles
- On se retrouve en hyperœstrogènie relative ou absolue pour principalement 3 raisons. Soit par une mauvaise hygiène de vie, soit par la difficulté à éliminer les œstrogènes en excès dans la deuxième partie du cycle, soit encore de façon physiologique (à partir de 35 ans la femme commence à synthétiser moins de progestérone). Sachant que la conséquence d’une hyper-œstrogènie est un endomètre plus épais donc plus de sang à évacuer, donc plus de contractions, donc plus de douleurs.
Le cercle vicieux est activé ! Nous allons voir comment le désactiver, et entrer dans un cercle vertueux avec les solutions naturelles !
Les raisons Psycho-émotionnelle, liées à nos nœuds et conflits internes inconscients
La première des choses à remarquer, c’est la manifestation du corps à un instant T plutôt qu’à un autre moment, n’est surement pas anodin. Ici il s’agira de noter que « j’ai mal lorsque mon corps m’apprend que je ne suis pas enceinte ».
Avec la douleur à ce moment-là, il me parle de quelque chose dont je n’ai pas conscience… alors il sera intéressant de se mettre à l’écouter en se questionnant…
- Suis-je inconsciemment triste de ne pas être enceinte ? Et qui dit « inconscient » dit parfois difficile à concevoir…
- Que m’a t-on raconté sur les menstruations avant ma puberté ? Quelles idées se sont imprégnées en moi ? Certaines femmes se sont vu raconter que la femme est malade lorsqu’elle a ses règles…
- Est-ce que je rejette ma féminité (ou celle de ma mère) car je n’ai pas une bonne image de la condition féminine ? Est-ce que j’ai de la rancune envers un homme / les hommes ?
- Est-ce que je ressens beaucoup de colère ou de culpabilité ?
- Ai-je de la résistance face à mon pouvoir sexuel ou à mon potentiel de maternité et de créativité ?
Ces questionnements ne sont pas exhaustifs et proviennent des Sources : les malaises et les maux de Jacques Martel et La guérison à votre portée de Claudia Rainville.
Les solutions naturelles pour diminuer les douleurs de règles
La prévention et le rééquilibrage du terrain
Maintenant nous allons voir ce qu’il est possible de faire pour diminuer les douleurs de règles, en agissant sur le terrain inflammatoire, nous voulons diminuer l’inflammation :
La première des choses à faire serait d’adopter petit à petit une alimentation anti-inflammatoire et protectrice du cycle.
En commençant par ajouter des oméga 3 anti-inflammatoires à son assiette, et bénéficier d’un meilleur ratio oméga 3 / Omega 6 en faveur des prostaglandines anti-inflammatoires pour calmer les contractions utérines.
Avec l’huile de colza bio et de 1ère pression à froid, elle a un bon rapport Ω3/Ω6 et elle n’est pas très chère. Attention à une chose, elle ne se chauffe pas, elle s’ajoute au dernier moment sur un plat froid ou chaud, à raison de 2 cuillères à soupe par jour, et elle se conserve à l’abri de la lumière. Et si par chance on aime les petits poissons gras sardine et maquereaux, on en consomme 2 fois par semaine pour avoir une bonne quantité d’oméga 3 au long court.
Toujours dans une logique anti-inflammatoire, on va enlever les produits laitiers, au moins quelques jours pendant les menstruations et si possible sur la semaine qui suit. L’idéal serait de commencer à se passer des produits laitiers animaux (surtout ceux de vache). On peut les remplacer par des boissons végétales pour le lait, des crèmes végétales pour la crème fraiche, des yaourt végétaux pour les yaourts. Pour le fromage, il y a des saveurs « fromagères comme la noix de cajou qui sert de base à l’élaboration de beaucoup de « fauxmages » et la levure maltée que l’on peut ajouter en saupoudrant ses assiettes au dernier moment avec l’huile de colza.
Pour calmer un terrain inflammatoire, on sera vigilant aussi sur les viandes en excès, idéalement on devrait consommer des viandes de qualités et en moindre quantité. Si tu peux déjà commencer par faire un repas carné le midi et un repas végétarien le soir, ce sera un bon début. Pour les personnes déjà végétariennes, ou végan, il est important de faire attention à ne pas être carencée en protéines. Un bon équilibre du cycle se base sur des bons gras et des bonnes protéines.
Tu veilleras aussi à réduire les sources de sucres raffinés, industriels. En privilégiant les gâteaux faits maison, avec de bonnes farines et des sucres complets de canne (type radapudra ou muscovado) qui contiennent plus de minéraux et oligo-éléments que les sucres blanc raffinés, là encore dans la logique de qualité et moins de quantité. On favorise les sucres plus naturels, comme le miel par exemple, et pour les envies de sucré en dessert une compote de fruit sans sucre ajouté (les fruits frais sont mieux assimilés en dehors des repas).
Enfin, tu limiteras le plus possible des céréales à base de gluten, en privilégiant les céréales complètes et biologiques; tu augmenteras la proportion de légumes et fruits chaque jour, tu penseras à boire 1,5 L d’eau par jour car l’eau éteint le feu, et l’inflammation c’est « du feu ».
Comme nous l’avons vu plus haut, une des causes pouvant être une hyperoestrogénie relative ou absolue, on va tenter d’enlever au maximum les produits sources d’œstrogènes de ton environnement, sachant qu’ils sont partout ! Let’s go ?
Il s’agit d’adopter une utilisation de produits plus respectueux de l’environnement et de notre santé. Par exemple, avoir une alimentation d’origine biologique pour réduire la consommation de pesticides, faire sa lessive avec des copeaux de savons de Marseille qui se trouvent facilement en grande surface et se démaquiller avec une huile végétale, par exemple l’huile d’argan bio. Le maquillage, le dentifrice, les savons plutôt que gels douche, les shampooings solides, les cosmétiques au sens large se trouvent dans leur version « clean » soit en magasin bio, soit chez des petits producteurs locaux, soit sur des sites web spécialisés.
J’invite aussi à aller vers un usage de serviettes hygiéniques « clean » qui se trouvent en grande surface ou en magasin bio. Ou à tester les culottes menstruelles, que nous aurions dû avoir depuis bien plus longtemps.
Cela peut venir du foie, aussi, voire de l’axe foie/intestin …
Je ne saurais trop conseiller de prendre rendez-vous avec un/une naturopathe pour voir si le foie « surmené » peut aussi être en lien avec le douleurs de règles. Dans cette hypothèse, je peux déjà te donner ce petit conseil facile à mettre en place. Pour aider le foie en deuxième partie du cycle à éliminer les œstrogènes en excès, je propose de tester l’infusion de Romarin – Rosmarinus officinalis. A raison de 10g par litre à boire sur toute la journée en deuxième partie de cycle, 1 jour sur 2. Attention à l’usage du Romarin si antécédent de calculs biliaires.
Il sera aussi important en cas de douleurs de règles, de veiller à avoir un bon transit, en effet, la constipation en deuxième partie de cycle pose problème, car au lieu d’être éliminées comme ils le devraient, les œstrogènes peuvent être réabsorbés par la trop longue stagnation des selles dans les intestins. On favorise, ou on entretient alors le déséquilibre oestrogénique. Pour rappel, nous devrions aller à la selle 1 à 2 fois par jour.
L’hyperoestrogénie peut être relative, ce qui signifie que c’est le manque de progestérone qui peut être en cause. Pour rappel, à partir de 35 ans naturellement, la progestérone va commencer à diminuer. Il existe des plantes dîtes « lutéotropes » qui favorisent la production de progestérone en deuxième partie de cycle. Par exemple, je peux citer l’Alchémille – Alchemilla vulgaris et le bourgeon de pommier – Malus communis qui sont « progesterone like » . Demander conseils à un/une naturopathe pour un avis personnalisé.
Evidemment, je ne peux que conseiller de prendre rendez-vous chez un ostéopathe ou un réflexologue plantaire (je pratique la réflexologie avec un protocole « harmonie du cycle » pour améliorer les choses d’un point de vue physiologique.
L’action immédiate « symptomatique » pour calmer la douleur
Au moment où les douleurs commencent, si possible s’allonger et respirer profondément. Les douleurs proviennent notamment de la privation d’oxygène dans la zone. Se concentrer sur la zone qui fait mal, et respirer profondément aussi longtemps que nécessaire en amenant l’air « jusqu’en bas » à l’inspiration et bien vider les poumons à l’expiration.
Une fois que la douleur est « canalisée » ou avant si cela est possible, effectuer un massage avec une huile essentielle parmi ces trois (Basilic tropical – Ocimum basilicum CT methylchavicol ou Lavande vraie – Lavandula angustifolia ou Gaulthérie couchée – Gaultheria procumbens) à raison de 6 gouttes dans une huile végétale de votre choix (olive, argan, noisette…). Attention avec l’usage des huiles essentielles, toujours demander un avis éclairé avant leur utilisation. Notamment ici avec le Basilic tropical, les contre-indications sont les suivantes : grossesse, lactation, cancer hormono-dépendant, enfant de moins de 10 ans, usage de médicament fluidifiant et pour la Gaulthérie couchée contre-indication pour la femme enceinte, les enfants de moins de 3 ans, en cas d’épilepsie, en cas d’allergie à l’aspirine.
Le massage se fait dans le sens de la digestion (côlon ascendant à droite, puis côlon transverse, puis côlon descendant à gauche) si les règles sont accompagnées de constipation, et dans le sens inverse si elles sont accompagnées de diarrhées.
Et appliquer une bouillotte chaude juste après sur le bas du ventre.
Les infusions combinées de Framboisier – Rubus idaeus et d’Achillée millefeuille – Achillea millefolium peuvent apporter un soulagement également. 5 g de chaque pour 1L d’eau filtrée à boire sur la journée, toute la durée des menstruations (voire même un jour avant).
On peut ajouter la Mélisse – Melissa officinalis et le Fenouil – Foeniculum vulgaris pour aussi agir sur la sphère digestive.
D’ailleurs, si possible pendant les douleurs, on met le système digestif au repos, le corps a déjà fort à faire avec les menstruations, alors on diminue tous les aliments pro-inflammatoire au moins sur 48h.
Selon le principe de causalisme, n’oublions pas que le corps est en train de crier pour retrouver son équilibre. La première des choses à faire serait de lui accorder du repos. Ce n’est pas toujours envisageable, mais dès qu’on le peut, il faut le faire.
Enfin, il est important de noter que l’activité sexuelle soulage les dysménorrhées.
4 étapes pour baisser l’impact de mes douleurs de règles sur ma vie sociale
Pour compléter et finir cet article, je te propose ces 4 étapes pour que tes douleurs de règles ne soient plus un obstacle à ta vie sociale :
1 Prendre conscience de mon besoin de repos, car mon corps « crie »…
2 Faire respecter ce besoin de repos en toute bienveillance
3 Accepter soi-même ce besoin de repos, apprendre à dire « non » et sortir de la culpabilité associée
4 Comprendre pourquoi j’ai mal et agir ! Ce que propose cet article 🙂
Cette démarche te permet d’abord de ne plus considérer que « dire non » à une proposition de sortie est un problème. Respecter notre besoin de repos pendant cette période est primordial. Même si parfois, on ne peut pas, c’est la vie et c’est okay. Mais quand tu as le choix, choisis toi TOI. J’ai remarqué qu’au début, j’y arrivais, mais j’avais encore de la culpabilité à le faire, même si cela m’amenait à dire non à une femme… qui donc de fait aurait du me comprendre !? Pas si évident…
Petit à petit, je suis arrivée à ne plus ressentir de culpabilité et à respecter mon corps à 100%. En parallèle de quoi, je travaillais sur la logique de terrain pour améliorer ma santé globale et ne plus avoir de douleurs, et moins de fatigue… grâce à la naturopathie au bilan de vitalité et à ses cures ! Dans mon programme, tu auras toutes ces clés pour cheminer vers un confort de vie, même pendant tes règles, car oui c’est possible! Mes clientes et moi-même le font, alors pourquoi pas toi !?
J’espère que cet article apportera des pistes pour un mieux être du féminin.
A votre équilibre retrouvé!
Maryline